Ortholudo

Dans le cadre du cours d’ortholudo, il nous a été demandé d’adapter un jeu dans le but de le rendre accessible aux personnes en situation de handicap. Nous avons choisi de nous intéresser au jeu très connu : les sept familles.

 Intérêt général du choix de jeu en lien avec les valeurs éthiques du cours d’adaptation des jeux à différents types de handicaps et des sciences et techniques du jeu :
Pourquoi proposer ce jeu ?
Au point de vue psychomoteur, ce jeu permet de développer davantage le sens du toucher. En effet, les aptitudes perceptivo-motrices sont sollicitées. Au point de vue des apprentissages, il aborde, en mathématiques, les formes géométriques et la classification de critères. Il demande surtout une grande concentration. Ce jeu lorsqu’il est abordé avec un groupe d’enfants leur permet également de développer leur capacité de socialisation ainsi que l’acquisition et l’acceptation de jeu de règles.

Le public ciblé:
Caractéristique de la population pouvant bénéficier du type de jeux choisi.
Le jeu peut-il être exploité avec un autre public ?
Ce jeu est destiné aux personnes atteintes de cécité ou de malvoyance à partir de 5 ans. Il peut également être joué par des personnes n’ayant aucune déficience afin de les sensibiliser au handicap. Il peut être proposé aussi à des personnes ayant un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité car comme dit précédemment, il demande beaucoup de concentration et mobilise la mémoire et l’attention divisée en demandant au joueur d’être attentive aux demandes verbales, tout en traitant les informations tactiles. La flexibilité mentale est également fortement sollicitée car à tout moment le jeu du joueur peut changer et il doit alors repenser au jeu qu’il va effectuer. Ce jeu serait d’après nous particulièrement pertinent avec des enfants atteint de malvoyance et abordant l’apprentissage des formes.

L’approche du jeu et ses objectifs :
Règle du jeu, principe de base, difficultés graduelles…
Dans ce jeu adapté, une famille est constituée de 4 cartes de matières différentes. Dans la première version du jeu vous pouvez toucher du néoprenne (mousse), du tissu voile, du tissu en coton et du papier crépon. Dans la deuxième version du jeu vous pouvez retrouver le néoprenne, le coton et le voile mais nous avons échanger le papier crépon par une nappe ciré en mousse.
Il y en a 7 famille au total.
Il faut dans un premier temps distribuer 5 cartes à chaque jouer. Le reste constitue la pioche. Ensuite, c’est le joueur le plus jeune qui commence. Le jeu se joue dans le sens des aiguilles d’une montre.
Les joueurs regroupent leurs cartes par famille. S’ils peuvent dès le début réunir une famille, ils la posent devant eux.
Le premier joueur demande au joueur de son choix une carte d’une famille.
NB. Il doit avoir au moins une carte de cette famille. S’il obtient cette carte, il peut redemander une carte au joueur de son choix, et ainsi de suite. S’il ne l’obtient pas, il pioche une carte dans le paquet central et c’est au joueur suivant de demander une carte au joueur de son choix.  Lorsque un joueur a terminé de jouer son tour, il fait retentir une sonnette afin d’annoncer au joueur suivant que c’est à son tour de jouer. La partie se termine quand toutes les cartes ont été utilisées et les familles reconstituées. Le gagnant est le joueur qui possède le plus grand nombre de familles complètes.

Difficultés graduelles
Au début, nous pouvons proposer aux joueurs des formes plus reconnaissables au toucher. Par exemple : le cœur, l’étoile, le rond, etc. Ensuite, pour complexifier le jeu, nous pouvons proposer des formes qui sont déjà plus semblables. Par exemple : le trapèze, le losange, le rectangle, etc.

Notons aussi que nous avons deux versions du jeu : une version couleurs et une version blanche. La version couleurs peut être utilisée avec de jeunes enfants et bien entendu avec des personnes pouvant percevoir certains contrastes.

Sélectionner une tâche –définir un objectif d’apprentissage : Le joueur sera amené à différencier les différentes formes et textures afin de les regrouper par famille. Pour les joueurs plus expérimentés, le meneur de jeu pourra les amener à verbaliser les caractéristiques des formes et des textures.

Mise en œuvre des moyens développés :
Nous avons entièrement recréé le jeu en se basant sur le même principe que le jeu original et en trouvant des familles assez facilement reconnaissables au toucher. Nous avions pour le cours de déficience sensorielle, réalisé un premier jeu des sept familles. Nous l’avons modifié suite à nos observations après l’essai du jeu.

Nous avons réalisé des cartes sur lesquelles se trouvent une forme et une texture. Il y a au total 28 formes. Nous avons aussi créé un référentiel pour chaque joueur sur lequel se trouve les formes et les textures proposées. Au-dessus, des différentes textures nous avons mis un numéro qui servirait à nommer autrement la texture que par son nom. Nous avons également séparé, par une ligne en relief, les formes des textures.

        
Deuxième version du jeu                                                 Première version du jeu

Présentation de la séance
Dans un premier temps, l’orthopédagogue joue séparément avec chaque joueur afin qu’ils puissent découvrir le jeu plus aisément possible.

Premièrement, l’orthopédagogue va laisser un temps au joueur pour découvrir les textures et les formes qui lui sont proposés sur le référentiel. Il pourra verbaliser ce qu’il ressent au toucher et comparer chaque texture et forme les unes aux autres et les nommer afin de pouvoir jouer par la suite.
Deuxièmement, les cartes sont posées devant le joueur et l’orthopédagogue propose à celui-ci de les regrouper par famille, une à la fois.
Troisièmement, une fois la découverte terminée, l’orthopédagogue explique au joueur les règles du jeu tout en lui montrant avec du matériel concret.
Finalement, ils commencent à deux la partie et le joueur peut à tout moment se servir du référentiel pour désigner une texture ou une forme.
L’orthopédagogue va, selon les besoins du bénéficiaire, lui apporter une aide soit uniquement verbale s’il s’en sort bien, soit verbale et physique.

Dans un second temps, l’orthopédagogue invite les 4 joueurs à se réunir autour d’une table. Il leur propose un bref rappel des textures et formes présents sur le référentiel et s’assure que les joueurs aient pris leurs repères. Après cela, il invite les joueurs à jouer ensemble. L’orthopédagogue reste à côté d’eux et intervient en cas de nécessité.

Le cadre structurel :
Il est attendu du joueur qu’il puisse différencier les formes et textures et verbaliser son ressenti. On attend des joueurs d’être fair-play et de se montrer patient vis-à-vis des autres joueurs.

Tout au long des séances, l’adulte sera présent aux côtés des joueurs. Il les encouragera. Il aura recours au renforcement positif. Comme dit plus haut, il interviendra physiquement en cas de nécessité, selon les besoins et les difficultés rencontrées par le bénéficiaire.

La découverte du jeu de manière individuelle avec l’accompagnant se fera pendant environ une vingtaine de minutes. Le lancement du jeu en groupe de 4 aura lieu un autre jour et se fera également en une vingtaine de minutes. Si les joueurs ont besoin de plus de temps, la durée sera alors allongée. 

La place de notre jeu dans le classement des jeux ESAR :

FACETTES DU CLASSEMENT ESAR
Facette A : les types de jeu
A400 : jeu de règlesA401 : Jeu d’association
A406 : Jeu de stratégie
Facette B : les habiletés cognitives
B100 : conduite sensori-motrice
Facette D : les types d’activités sociales
D300 : Activité compétitiveD302 : Jeu compétitif et coopératif (coopératif car les joueurs doivent se donner des cartes pour que chacun puisse constituer une famille complète mais le premier qui a constitué le plus de familles possibles a gagné)
Facette F : Conduites affectives
F200 : Autonomie/Honte du doute(L’enfant va apprendre à se contrôler lorsqu’il perd par exemple)

Sources :