Sociologie du handicap et des personnes à besoins spécifiques : contexte sociétal et familial

Dans le cadre de ce cours, il m’a été demandé de choisir deux cartes : une carte du jeu « Persona » et une autre du jeu « Personnita ». J’ai réalisé, sur base de ces deux cartes sur lesquelles est représenté un personnage, deux portraits identitaires. Une histoire fictive a été crée sur base de ses deux personnages dont l’un présente une déficience ou un handicap et dont les deux sont liés professionnellement ou familialement.
A côté de cela, j’ai également synthétiser deux modèles familiaux d’ethnies différentes en me basant sur les articles reçus en cours (que vous trouverez en pièces jointes ci-dessous) et comparer celles-ci. J’ai choisi de comparer la famille d’Afrique noire et celle de Chine.
J’ai basé mon histoire sur le modèle familial chinois.

Résumés des modèles familiaux 

La famille d’Afrique noire
Certains états d’Afrique ont adopté l’Islam, d’autres des législations de type occidental et d’autres encore ont gardés les traditions de leurs origines. Il est donc assez difficile d’établir une configuration de base. Cependant, nous retrouvons des informations qui reviennent dans ces différents modes de vie.

Premièrement, le mariage n’a un intérêt que pour la procréation. Dans la population nilotique (proche de l’Ethiopie) la femme doit d’abord mettre au monde un enfant avant de pouvoir se marier avec le père de son enfant. De plus, le mariage peut être un échange, c’est-à-dire que la femme sera échangée contre une autre ou contre un bien dans le but de créer une alliance avec l’autre groupe.
Deuxièmement, la plupart des mariages sont arrangés. Les démarches sont effectuées par la famille consanguine.
Troisièmement, la polygynie est acceptée pour la raison suivante : le fait que l’enfant soit longuement allaité constitue un obstacle au rapprochement sexuel du père et de la mère. Il y a une hiérarchie entre femmes co-épouses selon l’ordre des mariages ou bien selon la classe sociale de la femme et l’importance de son clan natal ou encore selon le type de mariage qui a eu lieu. Les relations entre femmes sont plus fortes que celles entre la femme et son mari. Lorsque la législation s’oppose à la polygynie, la tradition est vite rattrapée grâce au concubinage ou aux répudiations et aux mariages successifs.
Quatrièmement, la parenté s’exprime par rapport aux descendants.
Cinquièmement, la parenté connaît des degrés suivant qu’elle joue entre demi-frère ou vrais frères.

Actuellement, il y a une évolution officielle qui tend vers la monogamie. Cela est dû à l’influence économique et à l’influence religieuse des églises. Cependant, la tradition reste bien présente.

La famille en Chine
La Chine a connu de nombreuses réformes et révolutions. Celles-ci ont été mises en place suite aux vœux du parti communiste, à la loi maoïste, à la prise de conscience et l’importance de la surpopulation et à l’ouverture des frontières.

La Chine a toujours été peu ouverte aux regards étrangers mais cela, commence à s’estomper.

Le modèle classique familial chinois qui s’étendra de 1920 à 1950 présente une société patriarcale, patrilinéaire et patrilocale. Le fils est l’enfant sacré. Entièrement dévoué à son père, il est l’avenir du de dernier, tout repose sur lui. Le père garde, jusqu’à sa mort, tous les droits et les clés économiques et décisionnels. Ensuite, le fils prendra les rênes et il assurera la bonne gestion familiale. La femme, quant à elle, a comme unique rôle de servir à la procréation. Une fois mariée, il lui est interdit de revoir ses parents et elle se doit de servir ses beaux-parents. Sous demande de ceux-ci, la femme peut être répudiée ou bien négliger son mari. En cas de décès du mari, elle ne peut se marier à nouveau que si elle reçoit l’accord de ses ex beaux-parents ou si c’est eux qui l’ont décidé. Les hommes ont une liberté sexuelle totale tant que la descendance n’est pas mise en danger.
Ce sont les parents qui choisissent la femme qui sera la mère de leur petit-enfant. Dans un couple, la dimension amoureuse est dissimulée car inconvenante.

Les classes sociales aisées ou riches pouvaient se permettre de vivre séparément c’est-à-dire que chaque ménage pouvait avoir un logement rien qu’à lui. Quant aux classes pauvres, ils n’avaient parfois pas d’autres choix que de vivre ensemble sous le même toit afin de s’entraider les uns les autres pour le travail ou en cas de situation de vie difficile.
L’homme chinois est dominé par 3 systèmes : l’Etat, les dieux et les esprits, le clan c’est-à-dire l’autorité des ancêtres.

En 1931 a lieu une première réforme qui interdira la bigamie. Malgré cela, le concubinage est encore passé sous silence. Aussi, l’homme et la femme, lorsqu’ils se marient, doivent être tous les deux consentants. Rien n’est dit à propos de l’initiative du mariage. C’est pour cela qu’en 1950, de nombreux divorces sont prononcés. De plus, la patrilinéarité est renforcée par l’exigence d’une tête au pouvoir par foyer, le père.

En 1950, Mao Tsé Dong établit une nouvelle loi sur le mariage qui transformera complètement la cellule familiale. Elle met en avant la famille conjugale, nucléaire et monogame par l’interdiction de la bigamie et du concubinage. Elle interdit les marchandages dotaux et les fiançailles d’enfants. Les partenaires se marient librement et montrent un amour véritable. On constate à ce moment que les mariages sont en net recul par rapport aux années précédentes. Les couples ont la possibilité de divorcer.  Les époux partagent les charges. Quant à la femme, elle possède les mêmes droits juridiques que son mari. Les veuves se marient à nouveau quand et si elles le souhaitent. Les infanticides sont punis mais la restriction des naissances est prônée.

Vous pouvez, en cliquant sur le lien ci-joint, retrouver un tableau comparatif de ces deux modèles familiaux : Tableau comparatif des deux modèles familiaux

Histoire fictive

Présentation de Xiu

Mon prénom est Xiu. Sur cette photo, j’étais plus jeune, je devais avoir quatre ans. Je suis d’origine chinoise née à Shanghai en 1986. Aujourd’hui, j’ai trente-deux ans et je vis à Bruxelles. Je suis interprète pour le journal où travaille ma tante. A l’âge de trois ans, à la naissance de mon petit-frère, ma maman m’a confiée à ma tante Lin Yao. Pourquoi ? Simplement parce que j’ai eu la malchance de naitre « fille ». Si j’étais né « garçon » j’aurais eu le bonheur de connaître l’amour de mes parents. Leur fierté aurait été immense. J’aurais été choyée, embrassée comme l’a été mon petit frère. Moi, on ne me regardait à peine. On ne me parlait pas. On ne jouait pas avec moi. On me nourrissait juste ce qu’il fallait. Pire que tout, on me cachait comme si j’étais la honte de la famille.
Que serais-je devenue si ma maman m’avait abandonnée comme le voulait mon père. Je continue de croire que c’est la toute petite parcelle d’amour maternel qu’elle avait pour moi qui a guidé ses pas vers sa sœur et non vers l’orphelinat. Je n’ai rien entendu de leurs paroles lorsque maman m’a quitté pour toujours, aucun son n’est sorti de ma bouche lorsque j’ai vu les larmes couleur sur son visage. Dès que la porte s’est refermée, ma tante m’a regardé et m’a embrassé. Quelques jours plus tard, nous avons quitté la Chine. En fait, nous avons fui la colère de mon père s’il m’avait retrouvée. Je sais au fond de moi que ma maman n’avait pas le choix et qu’elle a suivi la volonté de mon père, de me faire sortir de leur vie.

Présentation de Lin Yao

Je m’appelle Lin Yao et j’ai cinquante-trois ans. Je suis chinoise. Je suis journaliste et, grâce à de précieux contacts à l’époque, j’ai la chance d’être arrivée avec ma nièce Xiu à Bruxelles en 1989 et d’y travailler. Depuis ce jour de novembre 1989 en Chine quand son petit-frère est né et que sa maman, ma sœur, me l’a confiée, j’ai toujours considéré Xiu comme ma propre fille. Lorsqu’elle est née, ma sœur et moi habitions le même village. A sa naissance, j’ai pu lire le désespoir dans les yeux de ma sœur et une immense colère dans ceux de son mari. Pourquoi n’avait-elle pas accouché d’un garçon comme l’avait laissé entendre le docteur tout au long de sa grossesse ? Avoir un garçon, comme le voulait une tradition ancestrale, c’était merveilleux. Le fils prendrait la relève du père et s’occuperait de ses parents jusqu’à la fin de leurs jours. A l’époque, avoir une fille, cela ne servait à rien puisque, une fois mariée, elle quittait ses parents pour s’occuper uniquement de sa belle-famille. Pendant les trois premières années de sa vie, ma nièce a vécu cachée sans aucune preuve d’amour et bénéficiant du stricte nécessaire. Quand j’avais la chance de l’apercevoir, moi qui ne pouvais pas avoir d’enfant, j’étais triste de voir le désespoir dans ses yeux. Elle avait l’air perdue dans un univers à part, n’émettant jamais une seule parole. Je croyais que le manque d’attention dont elle faisait preuve était la cause de son mutisme. Ce n’est que plus tard, seule avec elle dans notre nouvelle vie loin de la Chine, que nous avions fui pour échapper à la colère de mon beau-frère, que j’ai compris. Ma nièce était sourde-muette. Grâce à l’apprentissage de la langue des signes dont nous avons pu bénéficier peu de temps après notre arrivée en Belgique et grâce à une prise en charge spécialisée, Xiu est aujourd’hui une jeune femme épanouie.

Aujourd’hui,  grâce à l’évolution des technologies et aux avancées en matière d’aide aux personnes à besoins spécifiques, je proposerai à Xiu certaines applications qui lui permettraient d’être davantage intégrée dans des conversations de groupe et qui lui permettraient d’acquérir davantage d’autonomie. Pour le cours d’initiation à la langue des signes, il m’a été demandé de proposer plusieurs moyens de communication adaptés aux besoins des personnes malentendantes ou sourdes. Outre les applications, vous retrouverez la langue des signes, le langage parlé complété, la lecture labiale et le PECS.
L’orthopédagogue aura également comme rôle de sensibiliser les personnes entendantes à cette déficience auditive. Lorsque l’on interpelle une personne ayant une perte auditive partielle ou complète, il faut adopter un comportement particulier. Quelques-uns de ces conseils sont également présents dans mon travail d’initiation en langue des signes.
Finalement, l’orthopédagogue sera amené à créer diverses adaptations et à mettre en place des aménagements raisonnables afin de faciliter la vie des personnes atteintes de surdité.

Veuillez-vous référer à cette page: Moyens de communication

Sources : Documents modèles familiaux