Troubles du spectre autistique

Suite à la lecture du livre « Pratique de l’intervention individualisée : tout au long de la vie » écrit par Magerotte G., Deprez M., Montreuil N., j’ai choisi de me pencher plus particulièrement sur le chapitre 5 dans lequel, les auteurs nous donnent quelques conseils concernant les aides que nous pouvons apporter à une personne atteinte d’un trouble, d’un handicap, d’une déficience, lorsqu’elle réalise un nouveau comportement ou un mouvement encore non acquis. Les auteurs nous rappellent qu’il est important que la personne soit confrontée à des réussites et c’est en l’aidant à réaliser certaines tâches de la vie quotidienne ou certains apprentissages que ces derniers vont être réalisés avec succès. Cependant, attention à ne pas trop aider la personne en faisant pratiquement tout à sa place car à un moment ou un autre, elle sera amenée à réaliser seule la tâche.
Il y a quatre types d’aides différents qui se mettent en pratique soit selon la méthode dite d’aide d’accroissement, c’est-à-dire, de l’aide la moins forte à l’aide la plus forte soit inversement, selon la méthode dite d’aide décroissante. La première aide et la plus « forte » est la guidance manuelle ou physique. Comme son nom le dit, c’est une aide physique qui consiste à accompagner la personne dans la réalisation de ses mouvements, par exemple, tenir avec elle son pinceau pour peindre. La deuxième aide est l’aide visuelle qui consiste à prévoir des indices visuels, par exemple, faciliter la compréhension de la personne en lui donnant des pictogrammes qui accompagnent l’oralisation. La troisième aide est l’aide gestuelle qui consiste en l’utilisation de gestes afin d’accompagner la consigne verbale, par exemple, pour découper une feuille l’adulte dira la consigne verbale tout en effectuant le geste de la paire de ciseaux qui coupe. Enfin, la dernière aide et la moins forte est la guidance verbale. Dans ce cas-là, l’adulte donnera des consignes concises afin que la personne sache clairement ce qu’on attend d’elle.
Les auteurs nous donnent quelques conseils pour utiliser correctement les consignes verbales. Le premier conseil donné est d’obtenir l’attention de la personne avant de communiquer verbalement avec elle. Nous pouvons obtenir son attention en l’appelant par son prénom. Dans le cas où la personne ne réagit pas, nous pouvons alors lui faire signe ou lui toucher l’épaule par exemple. Le deuxième conseil qui nous est donné est d’ajuster notre langage au niveau de compréhension de la personne. Si le niveau de compréhension est très faible, il faut avoir recours à des phrases courtes et complètes qui sont en lien direct avec la tâche à effectuer. Dans le cas où il n’y a aucune réaction de la part de l’apprenant, il ne faut en aucun cas ajouter d’autres phrases supplémentaires mais répéter la première consigne donnée de manière plus lente et éventuellement en l’accompagnement d’une aide gestuelle ou physique. De plus, nous pouvons communiquer verbalement en décomposant des phrases ou en les construisant petit à petit pour aider la personne à comprendre la structure du langage. Finalement, il ne faut pas presser la personne mais justement, lui laisser le temps d’assimiler la demande et d’y répondre.
Les deux méthodes d’aide dont je vous ai parlé plus haut ont toutes deux des avantages et des inconvénients. En effet, concernant la méthode d’aide d’accroissement, c’est-à-dire du moins fort au plus fort, la personne a plus de chances d’être confrontée à des erreurs étant donné que l’aide se réduit dans un premier temps à une énonciation verbale. Tandis que dans la méthode d’aide décroissante allant du plus fort au moins fort, il y a moins de chances que la personne fasse des erreurs étant donné qu’elle est guidée physiquement. Aussi, si la personne est souvent passive, on aura tendance à utiliser la méthode d’aide décroissante afin qu’elle soit directement mise en activité. Par contre, il sera difficile d’estomper rapidement l’aide physique, l’aide la plus « forte » qui a été utilisée en vue de renforcer la personne. Il faudra donc tenir compte des caractéristiques personnelles de l’apprenant. Outre ces dernières, il s’agit de prendre également en compte les caractéristiques de la tâche. En effet, si la tâche à réaliser est complexe, il faudra privilégier la méthode d’aide décroissante afin que l’apprentissage ne dure pas trop longtemps pour l’apprenant car, dans le cas inverse où on aurait recours à la méthode d’aide d’accroissement le temps requis pour passer aux différents niveaux d’aide serait trop important et lasserait la personne. Il serait donc préférable d’utiliser l’aide décroissante pour les mini-comportements les plus difficiles et l’aide croissante pour les mini-comportements que la personne est pratiquement capable de réaliser seule.
A un moment, la personne arrivera à exécuter seule une tâche. Elle y parviendra car la personne qui l’aura aidée aura estompé petit à petit ses aides.

Je trouve ce chapitre particulièrement intéressant pour le métier d’orthopédagogue car il nous donne toutes les voies pratiques nécessaires pour apporter une aide constructive qui ne sous-estime pas les capacités de la personne bénéficiaire. Ce livre n’est pas seulement très intéressant pour les orthopédagogues mais pour toute personne ayant comme proche, comme connaissance une personne à besoins spécifiques. A la suite de cette lecture, ils sauront comment agir de manière plus individualisé face à une personne qui rencontre des difficultés à effectuer un mouvement, une action. La personne aidante aura la satisfaction de constater le bénéfice de son aide lorsque la personne bénéficiaire pourra passer de l’aide physique à la guidance verbale.

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